lundi 10 novembre 2014

La géopolitique autour du secteur minier della RDC: cas du diamant


 La dimension nationale
Le rôle du gouvernement : sécurisation ou fraude ?
La politique minière actuelle de la RDC reposerait sur la volonté du gouvernement qui vise la croissance rapide des résultats économiques du secteur minier par la diversification des opérateurs et des substances
exploitables. Cette volonté se manifesterait également par le renforcement de l’intégration du pays dans l’économie mondiale. Pour ce faire, il faudrait opter pour la libéralisation de l’économie et prendre préalablement des mesures adéquates.
Dans cet ordre d’idées, l’Etat congolais s’est engagé effectivement à prendre des mesures qui sont alignées dans le Nouveau Code minier, pour que l’exploitation des ressources minérales contribue au développement
durable du pays, développement qui passe ipso facto par la réduction de la pauvreté des populations.
Nous savons que malgré cette volonté affichée par le gouvernement, le secteur minier est miné par la fraude. Ce fléau constitue, à coup sûr, une gangrène empêchant ainsi la maximisation des recettes susceptibles
de procurer à l’Etat les moyens indispensables pour améliorer le « mieux être » de l’homme congolais.
Sans toutefois justifier un quelconque comportement actuel au sujet de la fraude, il sied d’indiquer que la fraude minière ne date pas d’aujourd’hui. Elle existe depuis l’époque coloniale, malgré de mesures prises pour la freiner. Mais qu’est ce qu’on entend par la « fraude minière » ? La fraude minière n’est rien d’autre que la détention, le transport, la commercialisation ou l’exportation des produits miniers en violation du Code Minier et de ses mesures d’application, du Code douanier, du Code des contributions et ce, dans le but de se procurer un bénéfi ce illicite au détriment des intérêts de l’Etat. D’où, l’impérieuse nécessité pour l’Etat d’engager avec fermeté des actions coordonnées pour juguler ce fl éau. Il n’est un secret pour personne que le secteur minier a toujours été l’épine dorsale de l’économie nationale de la RDC. A titre illustratif : en
2002 et 2003, le secteur minier avait contribué respectivement pour 30,3 % et 38,2 % à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). Et, la contribution du secteur minier au PIB repose essentiellement sur le
dynamisme de l’exploitation artisanale du diamant. Entre 1993 et 2002, les recettes d’exportation en ce qui concerne le secteur minier ont généré en moyenne 71 % du total des recettes. En déversant beaucoup de dollars américains dans le circuit économique de la RDC, le secteur minier contribue à la maximisation des
recettes de l’Etat, à la stabilité de la monnaie nationale, au développement administratif des entités administratives décentralisées. Au début des années 2000 le pillage des ressources de la RDC, cuivre, cobalt, or, diamants, col tan et autres minerais a été dénoncé par la Société Civile congolaise et étrangère sans résultats positifs. En 2005, les députés de la « période de transition » ont endossé le constat effectué auparavant par le Comité d’Experts des Nations Unies dont le mandat n’a pas été renouvelé depuis 2003. Vilipendé et parfois même discrédité, ce comité d’experts de l’Onu qui, pour la première fois, avait nommément cité les trafi quants locaux et étrangers, a été victime de ses recherches. « Plusieurs
grandes compagnies ont même menacé de leur faire des procès pour diffamation, ce qui a refroidi les relations politiques des pays comme les Etats Unis ou la Grande Bretagne avec la R.D. Congo »
En juin 2005, une Commission Spéciale de l’Assemblée Nationale Parlement de Transition, dirigée par le député Christophe Lutundula est mise en place. Cette commission va remettre le rapport relatif aux contrats
miniers et autres contrats d’affaires signés par les rebelles (Chef de guerre) et les autorités gouvernementales entre 1996 et 2003. Rendu public en février 2006, bien que ce rapport n’ait jamais été discuté
au niveau de la nouvelle Assemblée Nationale, il se dégage ce qui suit : une soixantaine de contrats miniers devraient être révisités, pour la simple raison que ces contrats sont soit illégaux, soit d’une valeur limitée pour le développement du pays. De ce fait, le « rapport Lutundula » recommande l’abrogation ou la révision de ces contrats ainsi que le lancement d’une action judiciaire contre certains acteurs de haut rang appartenant au
monde politique ou celui des affaires. En fait, le « rapport Lutundula » avait appelé à un élargissement du
 L’industrie du diamant et bonne gouvernance en République Démocratique du Congo : Pour quel développement ! mandat de la commission afi n que les contrats signés pendant la période de transition, depuis juin 2003 à ce jour, puissent également être étudiés. Mais ces recommandations sont restées « lettre morte ». Pour revenir à la question du respect de la loi par les opérateurs et/ ou acteurs dans le secteur, il est important de noter que malgré un accroissement des exportations en 2004 qui sont passées de 10,61 % en
USD par rapport à l’an 2003, soit 642 millions de dollars31, le diamant ne joue toujours pas son rôle de moteur de développement. Cette hausse en quantité et en valeur peut être attribuée au lancement du Processus de Kimberley, à l’exclusion du Processus de Kimberley (PK) de la République du Congo, à la meilleure gestion du pipeline depuis les puits jusqu’à l’exportation. Il convient de souligner que c’est suite aux exportations frauduleuses de diamant entretenues par les comptoirs aux frontières voisines de la RDC que le Congo Brazza a été expulsé du Processus de Kimberley. Plusieurs colis en provenance de la RDC traversaient le pool pour Brazzaville où ils étaient exportés offi ciellement sans trop de problème, la législation du pays voisin étant moins regardante. Les contrebandiers trouvaient des conditions d’exportation plus avantageuses qu’en RDC. Ce circuit du commerce illicite a été donc renforcé et entretenu par plusieurs opérateurs économiques et comptoirs de l’autre rive, un boom diamantaire a été enregistré à Brazzaville dont le potentiel de 50.000 carats par an a grimpé jusqu’à 5 millions, tandis que ses exportations avaient
gonfl é Par rapport à ce constat, la République du Congo qui avait adhéré en 2003 avait été suspendue le 9 juillet 2004 à cause des écarts importants entre sa production et ses exportations. A la suite de cette suspension, la République du Congo s’est engagée dans de grandes réformes pour se mettre en conformité avec les exigences du PK : la législation minière a été revue, la mise en place d’un bureau d’experts (BEEC), l’adaptation et la réimpression d’un nouveau certifi cat de Kimberley, la production d’une étude géologique du potentiel de la République du Congo ainsi que la capacité réelle de production. Cette étude révèle que la production du pays est concentrée dans la région de la Likouala (près de la République Centre Africaine). Dans sa confi guration actuelle, cela représente une production annuelle estimée à 55.000 carats. Toutefois ce chiffre pourrait atteindre 85.000 carats voire 130.000 carats si le nombre de points d’exploitation et de
creuseurs augmentait. Il convient de noter que l’étude distingue deux types de diamants présents en République du Congo : Le diamant de type République Centre Africaine et le diamant de type Gabon.
Par ailleurs les stocks actuels se limiteraient au seul échantillon des activités de prospection de la Société Mokabi Mining, estimée à 600 carats de diamant gris d’une petite valeur. Il faut aussi relever malheureusement que, suite à des zones d’ombre toujours présentes, le trésor public rencontre d’énormes diffi cultés pour recouvrer les recettes découlant du secteur de diamant à cause du commerce illicite, de la corruption et de la mauvaise gestion. Global Witness qui, le premier, avait lancé un réquisitoire contre les
trafi cs de diamants qui fi nançaient les confl its armés en Afrique, a estimé qu’en 2004-2005, la RDC a perdu d’énormes recettes en raison d’un manque total de contrôle du secteur minier. Dans un rapport intitulé « Ruée et ruine » : le dévastateur commerce des minerais au Katanga, l’organisation britannique a mis en lumière la dynamique de la ruée vers le cuivre et le cobalt loin des régions en guerre de l’Est du pays. Le rapport montre comment le commerce de minérais contribue à la ruine de l’économie de la R.D. Congo et à la dégradation de son environnement et des moyens de subsistance de milliers de congolais. L’enquête de Global Witness affi rme que la corruption et la contrebande qui continuent entraînent chaque mois la perte de millions de dollars de recette pour le pays, en montrant que les mêmes facteurs qui ont plongé la RDC dans un violent confl it demeurent intacts. Au mois d’août 2007, dix huit camions pleins de cobalt ont été interceptés à la frontière Congo- Zambienne. L’actuel gouverneur du Katanga aurait même échappé à l’attentat pour avoir voulu démanteler les fraudeurs qui seraient protégés par la haute sphère du pouvoir central. C’est dire qu’il y a encore du pain sur la planche. Pour étayer les propos ci haut avancés, nous évoquons l’étude de trois ONG européennes, à savoir, Netherlands Institute for Southern Africa (NIZA), Fatal Transactions et International Peace Information Service (IPIS) qui avaient publié un document intitulé « l’Etat contre le peuple, la gouvernance, l’exploitation minière et le régime transitoire en R.D. Congo », lequel document met en évidence la mafi a fi nancière mise en place par le pouvoir. A la lumière de tout ce qui précède, il y a lieu de souligner qu’il faudrait avant tout viser l’homme congolais qui reste à la fois sujet et objet du développement. De son côté, l’Etat sans le dissocier de l’homme, étant à la fois acteur et régulateur du secteur minier devrait être fort, capable de mettre en place des stratégies appropriées pour endiguer le pillage des ressources, et ramener les dividendes dans le trésor public pour un développement véritablement humain. Les services étatiques comme : Centre d’Evaluation, d’Expertise et decation (CEEC), Administration des Mines, Service d’Assistance et d’Encadrement du Small Scale Mining (Saesscam) et autres Services spécialisés de l’Etat contribuent-ils au redressement du secteur à la
fraude. Il existe un réel problème d’évaluation de diamand par le CEEC. Il y a lieu de relever que la sous évaluation et/ou la surévaluation est due parfois à l’insuffi sance des informations récentes émanant des bourses des matières précieuses permettant la fi xation de prix des diamants. L’Administration des Mines et autres services publics brillent par leur laxisme et complaisance doublée de l’ignorance ou la sous qualifi cation des agents. Les services spécialisés de l’Etat (Agence Nationale Renseignement, Conseil National de Sécurité, Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales, Direction Générale Migration, Police Nationale Congolaise, Parquets, Offi ce des Douanes et Accises…)
– certains agents, bien sûr, seraient souvent de connivence avec les fraudeurs et protégent ces derniers en assurant notamment leur sécurité aux points de sortie du territoire national, empêchant ainsi les agents de
l’Administration des Mines d’exercer leurs prérogatives. Tout cela porte à croire que l’Etat, en tant que régulateur et acteur dans le secteur, ne respecte pas scrupuleusement la loi minière qu’il a lui-même édictée. Cela est d’autant vrai que ceux là qui sont censés agir au nom de l’Etat sont de près ou de loin mêlés à l’exploitation du diamant. Ce qui affaiblit le pouvoir de l’Etat et entraîne des conséquences incalculables
notamment en terme des pertes sur des taxes dues à l’Etat par les exploitants miniers. Ainsi donc, il est souhaitable qu’une structure nationale regroupant tous les Services impliqués dans la lutte contre la fraude soit instituée et que des mesures réglementaires, coercitives et de renforcement des capacités humaines des entités chargées de la lutte contre la fraude minière soient prises, sans oublier naturellement les équipements matériels appropriés.
L’élite congolaise et son rôle dans la spoliation du diamant En RDC, il se dégage un constat assez décevant : une classe d’élite sans considération de ceux qu’elle est censée encadrer et conduire se comporte en véritable mercenaire. Quand bien même les analystes avertis ont souvent fait les mêmes constats acerbes, aucun remède n’a suivi ces diagnostics. La RDC n’a toujours pas enregistré une véritable révolution de nature à se débarrasser de sa société d’une certaine élite foncièrement égoïste. Malheureusement, à chaque tournant décisif de son histoire, les mêmes individus se sont habilement organisés pour s’accaparer de l’appareillage étatique et se passer pour les plus aptes auprès des masses paupérisées. En faisant un tour d’horizon sur l’opinion de la majorité congolaise, aucune n’est favorable sur nos dirigeants d’hier comme ceux de la nouvelle génération. Trois concepts essentiels pour décrire la plupart des élites qui régentent le Congo démocratique : la pléonexie (appétit illimité des biens), la chrématistique (accumulation sans cause) et la culture du ventre. Dans ses rapports avec ses voisins (pays africains) et les pays lointains (occidentaux et asiatiques), l’élite congolaise représente le pays et signe au nom de l’Etat les différents accords et conventions avec les Investisseurs et les Organismes Internationaux. Elle favorise et entretient les bonnes
relations diplomatiques avec les nations du monde. Elle protège et privilégie les intérêts supérieurs de la Nation et, sollicite l’aide étrangère pour relancer l’économie du pays. Elle participe aux discussions sur de
nouvelles orientations politiques, économiques et sociales. Faut-il encore croire que cela se limite au niveau des intentions. Mais, qu’en est-il au juste dans les actes posés par cette élite ? Vue de l’extérieur, la RDC paraît au bord du gouffre, toujours à l’article de la mort. Mais, appréhender de l’intérieur, quel contraste ! On ne peut s’empêcher d’être frappé par l’acharnement avec lequel les congolais refusent la méthode, l’organisation et la planifi cation. Ils gaspillent leurs maigres ressources, sabotent tout ce qui pourrait fonctionner durablement au profi t du plus grand nombre. Ils détestent la cohérence, la transparence,
la rigueur. Et, en cas de coup dur, l’espoir est à l’intervention étrangère qui est, considérée du reste comme un dû historique. Sans aucun doute, au regard de la situation socio économique de la RDCongo, il y a un fossé entre les belles théories sous forme des projets et les résultats sur le terrain. Cela va s’en dire que l’élite du pays est loin de jouer son rôle de guide et de responsable vis à vis de lui même et surtout vis à vis de sa communauté. N’est ce pas que le pays se recherche encore après plus de 40 ans d’indépendance. Aujourd’hui il est parmi les Pays Très Endettés (PTTE). Ainsi donc, nous pouvons affi rmer que la RDC n’est pas encore sortie de l’auberge. Entre autres maux qui rongent le pays, nous citerons la fraude
minière à tous les échelons. Dans cette grande opération de fraude, il y a des principaux intervenants
qui sont : les exploitants artisanaux, les négociants, les comptoirs, les services étatiques et para étatiques, les courtiers, les opérateurs économiques et autres tels que nous l’avons souligné au point sur le respect de la loi. Les courtiers et commissionnaires, par manque d’esprit patriotique, orientent les vendeurs vers des acheteurs « pirates » en vue de percevoir des commissions très élevées. Il en est de même pour les agents délégués par les comptoirs qui expressément ne font pas enregistrer certains colis
de grande valeur moyennant pot de vin. Certains opérateurs de petite mine évitent de présenter leur production de diamant au CEEC à cause du taux de la taxe rémunératoire de 2 pour 100 qu’on leur exige (cf. Art.11 du décret n°036/2003 du 24 mars 2003 portant création du CEEC), taux fi xé en violation des prescrits du Code Minier (art. 234, alinéa 3). Il s’en suit que les diamants achetés sous les
modes ci-dessus sortent en fraude. Les détenteurs de Permis de Recherches passent illégalement de la
phase de recherche à celle de l’exploitation et exportent frauduleusement les produits issus de cette exploitation. Pareillement, certains titulaires de Permis d’Exploitation pratiquent la fraude en payant leur personnel et/ou sous-traitant en nature, c’est-à-dire, avec du gravier minéralisé. Le diamant de ce gravier est racheté par les mêmes titulaires ou autre personne non autorisée qui ne le déclare pas. Il est indéniable qu’après description de tous ces faits (d’après nos investigations), la RDC perd énormément de recettes du fait de l’exploitation et de l’exportation frauduleuses des substances minérales. Concernant le diamant, malgré les timides efforts consentis et l’adhésion du pays au Système du Processus de Kimberley, les estimations du diamant exporté frauduleusement s’élèvent à 200 millions des dollars
américains S’agissant en premier lieu de la Miba, jadis Forminière, qui exploite le diamant au Kasaï Oriental depuis 1920 dans une concession de 78.000 Km2, situé à cheval sur les deux Kasaï (Occidental et Oriental), les résultats n’ont pas été à la hauteur pour prétendre aujourd’hui un véritable apport
sur le développement de la Province. Il a été dénoncé en son temps que le Président Administrateur Délégué
(PAD) de la Miba, parfois même le Ministre des Mines s’octroyait le loisir d’aller vendre le diamant à l’étranger sans aucune formalité. Signalons en passant que la Miba a signé des contrats fi nanciers avec
EMAXON et ADIAM deux grandes entreprises diamantaires. Elle est donc tenue de leur vendre toute la production au regard de leurs fi nancements, soit 88 % à EMAXON et 12 % à ADIAM Voici un exemple type d’un contrat léonin initié par les cadres de la Miba sous le parrainage de l’autorité politique: en acceptant les 15 millions d’Emaxon, somme qui représente deux mois de production de la Miba (alors que l’accord a été signé pour une période de quatre ans), l’entreprise est quasiment prise en otage dans la mesure où elle ne peut procéder aux appels d’offres et, quelle que soit la quantité de la production, seule la fi rme prêteuse a le droit de fi xer le prix. Conséquence, l’avenir de l’entreprise est compromis. La preuve, le contrat avec Emaxon qui devrait se terminer en juillet 2007 suivant les termes de l’accord est prolongé sine
die parce que la Miba n’a pas pu produire dans le délai la quantité et le pourcentage convenus. Présentement, cette entreprise se recherche encore pour sa survie. Pour preuve, elle venait de signer des contrats de partenariat pour la subdivision de sa concession avec des groupes miniers internationaux pour la mise en valeur de ses gisements, notamment avec De Beers (9 novembre 2005). Dan Gertler International en sigle DGI (17 novembre 2005), Nijne Lenskoye (23 novembre 2005)42, BHP Billiton (19 décembre 2006)43 dont le siège social est au Canada et la Société Indo Afrique Miniing qui est une
société de droit chinois avec siège social en Chine. Nous ne pouvons clore ce point sans parler à nouveau de la Sengamines, une Société privée en partenariat avec le Zimbabwe. A son temps, l’opacité régnait en maître, sa production, ses recettes et la répartition des redevances n’étaient pas connues du grand public. Née de la guerre de « Libération », la Sengamines n’a pas fait grand-chose dans le sens de contribuer au développement communautaire. Cette opacité porte à croire que la loi minière n’était pas respectée par cette entreprise. Autant la constitution de la Sengamines renferme les germes des irrégularités organisée par l’élite congolaise, autant son actionnariat face à la participation de l’Etat propriétaire du sol et du sous-sol reste fl ou et totalement nébuleux. Et donc, cette fi rme était loin de devenir le véritable poumon économique, moins encore, l’outil de développement attendu par les congolais en général et les Kasaïens en particulier.
Les tractations seraient en cours pour la reprise des activités par une autre société. Mais selon Global Witness, elle (la Sengamines) a été vendue début 2006 à First Africa Diamonds Limited, une société dirigée par un entrepreneur sud-africain qui détiendra 80 % des parts de la Société, les 20 % restants, appartenant à la Miba.

 La dimension internationale
- Les entreprises occidentales
Le rôle des puissances occidentales traditionnelles en RDC se fait remarquer par la Belgique, pays colonisateur qui a investi dans le pays par la SIBEKA, fi liale de la Générale de Belgique et actionnaire minoritaire (20 %) de la Miba. Il faut souligner que les marchés occidentaux imposaient des prix des
minerais aux possesseurs africains. Actuellement avec la présence dans les marchés mondiaux des multinationales Chinoises et Indiennes, la concurrence défavorise l’Occident qui perd ou voit diminuer sa clientèle au profi t de l’Asie. Plusieurs compagnies de communication par satellite venant de l’Asie et de l’Occident inondent les villes africaines. Par ailleurs il est nécessaire de relever la présence remarquable de
la société ABM Mining Investment. Cette dernière est une société de droit congolais créée depuis novembre 2005. Son siège social se trouve à Kinshasa, au n°30, sur l’avenue de la Gombe dans la Commune de la
Gombe. S’agissant de l’investigation, l’entreprise a consenti au début 26 millions de dollars américains. Aujourd’hui, ce chiffre avoisine 50 millions des dollars américains. AMB est en pleine exploitation et, opère avec ses partenaires dans le domaine minier en Macédoine, en Russie, au Pérou, en Bolivie ainsi qu’en
République Sud Africaine. Son site d’exploitation de diamant à ciel ouvert se situe à Mbendayi, Province du Kasaï-Occidental à plus de 700 Km de la ville de Tshikapa. Bien qu’elle soit de droit Congolais, cette entreprise est gérée par un consortium de sociétés, dont l’une d’elles est Solway Industries Limited.
A titre indicatif, la société a réalisé quelques projets communautaires, notamment la réhabilitation du troçon routier Djoko-Kunda et Tshikapa, ainsi que la construction d’une usine de pompage d’eau sur la rivière
Kasaï.

- Les entreprises asiatiques
Présentement, la Province du Kasaï-Oriental, connait de plus en plus la présence des sociétés asiatiques. Nous citerons par exemple la Société Indo Afrique Mining. En effet, en date du 05 mai 2006, un protocole
d’accord a été signé entre la Miba et la société Indo Afrique Mining. Aussi, des pourparlers sont en cours entre CIMAC une multinationale Chinoise et la Miba. Lorsque la CIMAC sera installée, c’est alors que son
taux d’investissement sera probablement connu. Pour la mémoire collective, il est important de rappeler que la population congolaise n’a pas oublié les bienfaits de la coopération Chinoise en RDC
durant la 2ème République :
• La Chine a érigé la Cité de la N’Selé, le Stade Omnisport des Martyrs, le Palais du Peuple à Kinshasa, l’Usine Sucrière de Lotokila dans la Province Orientale ;
• Et récemment, la réhabilitation de la national numéro 1 (Kinshasa – Matadi), la construction d’un Hôpital moderne à Kinshasa, dans la Commune de Ndjili. Toutes ces réalisations créent l’enthousiasme dans
le coeur du congolais à l’égard de la Chine et des autres Pays Asiatiques par rapport aux pays Occidentaux.
• Le « Pont Maréchal » jeté sur le fleuve Congo à Matadi, Province du Bas Congo, oeuvre de la coopération nippon-congolaise, montre une fois de plus la différence d’approches en matière de coopération entre l’Asie et l’Afrique comparativement avec l’occident. A ce jour, il se dessine même un nouvel ordre économique relativement renforcé entre Pékin et Kinshasa.  D’après ces accords, cette somme sera consacrée notamment à la construction de 3.213 Kms de voies de chemin de fer entre Sakania dans la Province du Katanga (Sud-est) et Matadi (Ouest) dans la Province du Bas Congo, ainsi que la réhabilitation et la construction d’une route reliant Kisangani dans la Province Orientale à Kasumbalesa au Katanga, distance de 3.402 Kms. L’accord prévoit également un prêt de trois milliards de dollars américains pour relancer l’exploitation minière, avec comme objectif principal le remboursement des investissements placés dans les infrastructures de la RDC. Les conditions de remboursement seraient le troc. Faut-il encore que
les contours de ces accords soient définis pour déterminer d’une façon transparente les engagements des uns et des autres. Comme il y a lieu de le constater, la présence remarquée de la Chine en RDC se situe dans le cadre de la coopération et de l’assistance économique. Trois domaines sont concernés, il s’agit: des mines, des infrastructures de base et des télécommunications. Si hier le système colonial a su mettre à profit l’exploitation des ressources minières pour le développement de la métropole et celui de la colonie, il n’est pas exclu qu’aujourd’hui que la RDC, dans sa configuration politique actuelle ne puisse faire autant. Dès lors, il serait bien à propos de redynamiser ce secteur en s’appuyant sur la technologie et les capitaux de ses partenaires de façon que les projets miniers du pays restent intrinsèquement attrayants, rentables et bénéfiques pour l’épanouissement intégral des populations congolaises.

 La dimension regionale
Aucun pays voisin dans le cadre de l’Industrie Extractive, particulièrement dans le diamant n’a investi d’une manière substantielle en RDC. Cependant, nous citerons la Sengamines, entreprise privée dont le partenaire officiel jusqu’à la fermeture (mars 2005) fut un pays de l’Afrique Australe. Par ailleurs, on cite aussi quelques entreprises Sud-Africaines qui seraient présentes en RDC principalement dans le cadre d’exploitation des minerais cuprifères. C’est le cas de METOREX, REAL MINING au Katanga.
De ce qui précède, il y a lieu de dire que la coopération entre les pays du Sud pose encore problème. Située au centre de l’Afrique, une zone éminemment stratégique, la RDC, n’a pas créé de coopération économique avec ses voisins immédiats. Deux projets futurs de partenariat sont envisagés dans le secteur pétrolier avec l’Angola et l’Ouganda. Malgré son appartenance à l’Union africaine (UA), au Marché commun d’Afrique orientale et australe (Comesa) et enfin à la communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), le Gouvernement de Kinshasa est souvent en « porte faux » parfois frontalier, parfois politique ou encore idéologiques avec ses voisins. Conséquence logique, la coopération d’une manière générale et les échanges commerciaux particulièrement en pâtissent.
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Source: www.sarwatch.org

samedi 8 novembre 2014

Impatto socio-economico e ambientale delle coltivazioni minerarie in Repubblica Democratica del Congo



   
Generalità
A tutti gli effetti, la Repubblica Democratica del Congo è tra i paesi con maggiori     ricchezze minerarie al mondo, con una  popolazione che vive sugli enormi giacimenti di minerali potenzialmente economici come il rame, il cobalto, il diamante, l’oro, il Coltan, lo stagno ecc … Tuttavia, è paradossalmente triste osservare che la RDC sia tra i paesi economicamente più poveri del pianeta. Secondo il rapporto mondiale sullo sviluppo umano nel 2013 (PNUD): più del 71% dei Congolesi vive con meno di un dollaro americano al giorno.
La Repubblica Democratica del Congo può quindi essere considerato uno scandalo geologico, ma anche e soprattutto uno scandalo politico per la gestione disonesta delle sue risorse naturali. Le sue ricchezze fin dal tempo coloniale non hanno mai dato approvvigionamento né alla popolazione né allo stato Congolese per il suo sviluppo e per il benessere quotidiano dei suoi cittadini, anzi hanno portato ingiustizie, conflitti e danni ambientali enormi al paese.
La situazione delle popolazioni nei siti minerari si è aggravata proprio  nel momento in cui tutti aspirano ad un mondo moderno migliore e sono in uso nuove e efficaci tecnologie per lavorare meglio e limitare i pericoli nei luoghi di lavoro come quelli del settore minerario. La mancanza  totale della protezione della parte di  popolazione che lavora nelle miniere, l’inquinamento delle acque potabili, le emissioni  tossiche dalle fabbriche  di trasformazione mineraria, la contaminazione radioattiva, non preoccupano concretamente né le autorità del paese né i responsabili delle compagnie minerarie, tanto meno la popolazione stessa,  che non viene istruita adeguatamente e quindi ignora i rischi salutari e ambientali che ne possono conseguire.

    Destabilizzazione del settore minerario: impatto sociale

Diversi anni di guerre civili e instabilità politica nella RDC hanno portato ad uno sviluppo molto informale del settore minerario  al quale sono associate problematiche socio-ambientali (Ad esempio cattive condizioni di lavoro,  lavoro minorile nelle miniere, espropriazione delle terre alle popolazioni autoctone, ecc) e  perdite di reddito per lo stato.
Il settore minerario è stato decisamente colpito dalla disintegrazione dello stato congolese, la corruzione e la distruzione progressiva delle infrastrutture di base, e dai conflitti armati che ne sono derivati.   L’industria mineraria è totalmente caduta nel 1990, anno in cui il regime dell’ex-dittatore MOBUTU ( presidente dello Zaire d’allora) entrò in crisi con destabilizzazione totale del potere e dell’autorità dell’ex-dittatore che portò all’accesso al moltipartismo e anche dovuta alla caduta del mercato delle materie prime che gli portò a rivedere alla diminuzione delle dotazioni e rimunerazioni delle personalità politiche e agenti delle amministrazioni pubbliche. Questa situazione ha dato via libera alla corruzione incontrollabile e al settore informale soprattutto dalle personalità politici che hanno visto i loro vantaggi diminuire e  provocò un’instabilità del clima degli affari per gli investimenti formali  lasciando spazio alle attività artigianali informali che impiegano centinaia di migliaia di miniatori tra cui donne e bambini. Come accennato all’inizio del paragrafo, le guerre tra 1996 e 2003 a Nord e Sud Kivu e Ituri ( regione orientale della RDC), hanno rafforzato lo sfruttamento illegale dei minerali che ha permesso la formazione di molte milizie che combattono per prendere il controllo delle miniere,  che risultano utili per ricavare risorse economiche  necessarie per l’acquisto degli armi. In questo contesto di insicurezza e illegalità, l’economia mineraria è particolarmente opaca, il che rende molto difficile l’accesso ad informazioni affidabili e accurate ( ad esempio localizzazione precisa delle miniere, i volumi di produzione esatti, ecc) e ciò non favorisce lo sviluppo economico dello stato. Nonostante ciò resta la consapevolezza che il settore minerario potrebbe risultare il più grande potenziale economico del paese, e quindi la pace sociale della popolazione congolese in generale e delle zone minerarie in particolare.

Impatto ambientale e sociale dello sfruttamento minerario artigianale

a.     Impatto sociale
Le attività  minerarie artigianali in RDC sono più diffuse di quelle industriali a causa della mancanza di una buona politica mineraria al paese, degradazione della sicurezza e clima di affari e anche perché le attività artigianali richiedono pochi investimenti. Queste attività minerarie artigianali sono spesso associate a degli impatti sociali negativi; il settore minerario artigianale è molto informale e incontrollato, i gruppi armati in collaborazione con i multinazionali occupano le terre delle popolazioni locali per svolgere le attività minerarie, creando l’insicurezza e costringendo queste popolazioni a migrare verso le zone tranquilli e spesso trovandosi spaesati e abbandonati a loro proprio sorto. Nelle zone minerarie, l’unico sfoco per gli uomini minorenni che adulti dopo un pesantissimo lavoro nelle miniere è l’alcolismo e sessualità e prendono anche droga per avere più forze di lavorare, sono proprio tossicodipendenti. Nessuna regola di sicurezza sia ambientale che umana non è applicato a fatto, le persone sono esposte agli inquinamenti dai minerali tossici e sono costretti a svolgere duri lavori creandole problemi di salute. Le donne , pur non avendo le stesse capacità  che gli uomini di lavorare nelle miniere, per sopravvivere, si espongono alla prostituzione  sia adulta che minorile. in queste zone, regna la regola “ chi può, vive, chi non può, non vive” ciò qualche sia l’età, occorre lavorare nelle miniere per sopravvivere e i minorenni sono i più sfruttati perché svolgono lavori che non sono alla loro altezza. le aree minerarie spesso sono zone di conflitti armati teoricamente tribali o etnici e regna una  discriminazione senza precedenza tra le donne e gli uomini e tra tribù della zona; i militari dei gruppi armati sorvegliano i lavoratori  e si lanciano alle  violenze di ogni genere.

-          Lavoro Minorile nei siti minerari

Un numero molto elevato dei bambini e adolescenti lavorano nel settore minerario artigianale in Repubblica Democratica del Congo, nonostante sia proibito dalla legge congolese e le convezioni delle Nazioni Unite ratificate  dallo stato Congolese. In alcun siti minerari si contano fino a circa 40% dei lavoratori minorenni  I lavori faticosi  che compiono questi minorenni danneggiano la crescita dei loro organi e le loro ossa e l’esposizione ai minerali, alla polvere, alle sostanze chimiche e alla radioattività può avere un impatto ancora più negativo sui minori che sugli adulti.

-         Legalità e lavoro delle donne nelle miniere

In virtù della costituzione congolese, le donne hanno legalmente il diritto di lavorare nel settore minerario. Esistono tuttavia norme a livello regionale e delle strutture di gestione delle miniere che limitano la capacità delle donne di accedere alle pari opportunità. In generale  pochissime donne vanno a scavare nelle miniere, almeno che lavori sui residui, nelle zone o carriere a minerali di basso tenore. Tuttavia, spesso le donne sono coinvolte nel trasporto dei materiali e trattamento artigianale dei minerali. In queste zone minerarie, le donne sono spesso vittime delle violenze sessuali sia dai militari sia dai poliziotti che controllano o le miniere o la zona  e prostituzione dai commercianti e minatori, in più, la mancanza d’igiene e servizi per la sanità e la presenza di un gran numero di militari attivi e inattivi portatori di diverse malattie come AIDS in alcune zone, favoriscono un tasso molto elevato di malattie (come diarrea, VIH/aids, ecc) e problemi di salute e di sicurezza nei siti delle miniere.

b.     Impatto ambientale
Oltre alle problematiche sociali, la coltivazione mineraria ha grandi impatti sull’ambiente in RDC. Ad esempio, gli alberi sono tagliati e abbandonati sui siti minerari artigianali per fornire la legna per costruire i campeggi , sostenere i tunnel  e pozzi, come si può vedere sulle figure  così come  per produrre il carbone . La coltivazione mineraria artigianale  è effettuata generalmente alle vicinanze delle sorgenti e corsi d’acqua. Le sorgenti  che servono all’acqua per la consumo umano non sono protette e quindi l’acqua è contaminata dai minerali lavati. Nei siti di estrazione d’oro ad esempio, si usa molto il mercurio , un elemento chimico fortemente tossico e cancerogeno che si trova tra i primi posti di pericolosità sanitaria nella lista dei “ Killer metals” dell’agenzia per la protezione ambientale degli Stati Uniti ( EPA) ( G.Tanelli). Quando la miniera non produce più, i minatori si spostano verso un altro sito senza pensare alla bonifica dei siti precedenti. Le coltivazioni minerarie sia artigianale che industriale vengono effettuate anche nelle zone protette, ciò costituisce un reato secondo il regolamento minerario che vieta la creazione delle zone di coltivazione mineraria nelle zone protette. Il caso tipico è quello del parco di Virunga, considerato zona protetta e dichiarato patrimonio dell’umanità dall’UNESCO  in cui si trovano giacimenti  importanti di petrolio. Sebbene gli accordi per lo sfruttamento di questi giacimenti siano ancora in corso di trattativa, diverse compagnie petrolifere ( Total, Eni, ecc.) sono già in fase di prospezione e esplorazione 

  Migrazione

Oggi le zone minerarie a grande potenziale economico in RDC sono diventate fuochi di tensioni, di insicurezza e non solo, anche di battaglia per interessi economici da diverse compagnie private sia nazionali che straniere. Questa situazione provoca la migrazione dei popoli autoctoni verso le zone più tranquille, inoltre crea un’ingiustizia senza precedente, espropriando di forza le terre agli indigeni e distruggendo i loro villaggi costringendoli quindi di migrare sempre. I popoli più colpiti e quindi più marginalizzati sono i “Pigmei”, principalmente i “Mbuti”()  che da tempo vivono di caccia, pesca e agricoltura. I loro villaggi sono costruite in aree in cui sono localizzati  mineralizzazioni di interesse economico, le compagnie minerarie  a volte in complicità con le autorità statali, li espropriano delle loro terre per sfruttare i minerali come il Coltan 

  Constant NZ.

jeudi 6 novembre 2014

Contexte historique de l’industrie du diamant en RDC

Partie 2


La RDC présente l’image d’un vaste territoire immergé dans des problèmes apparemment inextricables. Il suffi t d’en résoudre un pour que d’autres surgissent. D’aucuns sont tentés, d’abandonner ce vaste pays au coeur de l’Afrique d’autant plus que d’autres marchés plus prometteurs s’ouvrent ailleurs, notamment en Europe de l’Est et en Asie. Ce tableau sombre du pays qui a démobilisé les initiatives louables ne date pas d’hier. En effet, les problèmes de la RDC sont en fait liés aux aléas de son histoire, fort mouvementée et de son devenir successif au fi l du temps. Cependant, cette situation n’a pas échappé à la perspicacité de la Société Civile tant Internationale que Nationale et de certaines Institutions internationales.
D’une manière générale, le pays a cessé de paraître exotique et lointain, et rares sont ceux qui ne sont pas convaincus des incidences profondes que la lutte pour le développement du Congo aura sur les habitants de
l’Afrique centrale spécifi quement et du continent d’une façon globale. Nous voulons, dans les lignes qui suivent, esquisser à grands traits quelques faits historiques qui ont émaillé l’industrie de diamant aux Kasaï ; cerner les causes essentielles de leurs échecs dans le processus de développement et fi nalement proposer des stratégies susceptibles à amener la RDC à un développement axé sur la mise en valeur des
ressources minières qui lui sont propres. La prolifération anarchique en Afrique et particulièrement en RDC
des industries extractives est sans nul doute un épiphénomène de la colonisation : « le diamant par exemple n’est plus tabou ». Dans tous les cas, on assiste aujourd’hui à une hausse énorme et incontrôlée des exploitations des différents minerais. Ces mouvements ont des conséquences sociales détestables : abandon des cultures, migration des populations dans des conditions sanitaires déplorables, hausse locale  du coût de la vie, et baisse de la morale (les acheteurs et négociants de diamant ne sont pas de saints), déperditions scolaires, etc..
Ces engouements passionnés sont très diffi ciles à réprimer. Tout au plus essaie-t-on de les contrôler par l’établissement de comptoirs d’achats offi ciels, mais la fraude ne perd jamais ses droits dans un pays qui vit
encore la période douloureuse d’enfantement de la démocratie. Outre le gaspillage de richesses naturelles dilapidées par les exploitations souvent très mal conduites, l’Etat congolais, parfois impuissant, parfois
complice, voit se tarir d’importantes sources de revenus, car, à la différence des sociétés minières, les exploitants artisanaux, pour la plupart, échappent généralement à l’impôt et aux taxes. Aussi, le Processus de Kimberley est venu timidement atténuer cette exploitation illicite.

 De l’Epoque Coloniale

Notre intention à ce niveau d’analyse ne consiste pas à pas exposer toute l’histoire détaillée de l’industrie de diamant au Kasaï au temps de l’Etat Indépendant du Congo (E.I.C). Toutefois, il nous semble utile de rappeler quelques faits importants qui ont émaillé l’activité industrielle de l’époque Belge.
En effet, le mardi 6 novembre 1906, un décret royal a créé la Société Internationale Forestière et Minière du Congo (Forminière). La première exploitation industrielle notable fut assurée par la Forminière, une fi liale
de la Générale de Belgique, laquelle exploite le diamant depuis 19206. Cette société fut plus tard transférée de Tshikapa à Mbuji Mayi où le diamant était exploité à faible profondeur (plus au moins3 mètres).
Selon une légende populaire encore fraîche dans la mémoire collective : « Dans Mbuji Mayi, après chaque pluie on y ramassait des diamants. Aussi, en creusant même dans sa parcelle, les habitants y trouvaient quelques pépites de diamant » (sic)
L’objet de la Forminière était à la fois minier, agricole, commercial, fi nancier et industriel. Il lui était accordé : des droits exclusifs de recherches minières, pendant six ans au sud du 5e parallèle sud, pendant douze ans au nord de cette ligne ; le droit d’obtenir la concession des mines découvertes, à concurrence d’une superfi cie totale de 3.716.700 hectares, dont 2 millions d’hectares au nord du 5e parallèle sud et, en outre, de
vingt mines d’une superfi cie maximum de 10.000 hectares chacune et une concession d’exploitation de terres pour une durée de 99 ans, partant sur une superfi cie totale de 1.100.000 hectares.
Il sied de noter que les décrets, les statuts et les conventions portant création des trois grandes sociétés de 1906 : Union Minière du Haut Katanga, aujourd’hui Gecamines (28 octobre 1906) ; Compagnie du Chemin de Fer du Bas Congo au Katanga (31 octobre 1906) et Société Internationale et Minière du Congo Belge (06 novembre 1906)9, paraissent au moment même où s’engagent, à la Chambre Belge, de longs et passionnés débats au sujet de la reprise du Congo par la Belgique. Au cours des débats, certains orateurs critiquèrent âprement ces grandes concessions accordées pour de longues années et un député s’écrie à la
séance du 7 décembre 1906 : « le souverain du Congo est devenu l’émule,
en même temps que l’associé, de grands chefs de trusts américains ». Cela va sans dire que l’Etat colonial attachait un grand prix au progrès de l’industrie minière. Pour hâter la mise en valeur du sous-sol congolais, il a poussé à la constitution de sociétés puissantes, capables d’engager dans les recherches et dans l’exploitation des capitaux considérables. Cette politique des grandes concessions s’est révélée remarquablement féconde naturellement pour la Belgique (qui est sortie sans dette après la seconde
guerre mondiale) et dans une moindre mesure relativement positive pour les peuples colonisés. En revanche, l’ampleur des abus du régime Léopoldien devint une affaire internationale en 1890. C’est grâce aux critiques ouvertes de G. W. Williams (un noir américain), suivies par celles des missionnaires protestants, principalement britanniques et américains qui commencèrent à rapporter quelques détails des souffrances infl igées par la nouvelle politique économique du colon que les voix s’élevèrent. En 1903, la question des scandales du Congo fut évoquée pour la première fois dans un débat devant le Parlement Britannique11. Celui-ci a hâté la fi n de l’Etat Indépendant du Congo en tant que domaine privé royal. Notons également que les années vingt furent pour le Congo une période de croissance rapide ; l’infrastructure minière, celle des plantations et des transports étaient établies. Le Katanga, qui avait été relié par le rail à l’Afrique du Sud en 1911, devint un pole de développement essentiel à mesure que l’exportation du cuivre prenait un essor rapide. Aussi, deux grandes exploitations de gisements diamantifères furent ouvertes au Kasaï, etc. Tous ces efforts de mise en valeur des ressources naturelles du Congo Belge, créèrent une demande de main-d’oeuvre intense, et le recours au recrutement forcé fut étendu. Les mêmes sources signalent que le nombre des salariés passa de 125.120, en 1920, à 421.953, en 1926. L’impact de cet accroissement était multiplié par le caractère extrêmement bref de la durée d’emploi de la plupart des travailleurs, qui exigeait un réapprovisionnement constant du marché. Des mesures extravagantes furent envisagées, et la population
rurale fut l’objet de recrutement forcé, particulièrement dans les zones minières. Les processus de la décolonisation commencèrent dans les grandes agglomérations comme : Kinshasa (Léopoldville), Kisangani (Stanley ville) et Lubumbashi (Elisabetville) où des groupes appréciables d’africains et alphabétisés commencèrent à s’unir. La principale voie pour atteindre le statut social le plus élevé possible était la prêtrise, en passant par les séminaires, souvent, de l’Eglise catholique. A ce moment, l’élite congolaise naissante ne défi ait pas ouvertement le système colonial ; en réalité, ses revendications étaient centrées sur le traitement inégal dont les congolais instruits étaient victimes. Si l’année 1960, date de l’accession du Congo à l’indépendance, constitue évidemment une charnière importante dans l’histoire de la RDC, il reste
nécessaire de découvrir les mouvements et les tendances sous-jacentes qui conduisirent le pays à sa souveraineté nationale, et ensuite les grandes lignes de l’évolution du Congo Indépendant.

 De l’Indépendance à la chute de Mobutu (30 Juin 1960 à Mai 1997)

En 1961, soit un an après l’accession de la RDC à sa souveraineté nationale, la Minière de Bakwanga, Miba en sigle, exploite le diamant de façon industrielle en remplacement de la Forminière. Sur le permis d’exploitation, sa concession est estimée à 78.000 Km² dont 700 à 1000 Km2 de grand polygone, avec son siège d’exploitation à Mbuji Mayi13. La Miba est une Société Para Etatique où l’Etat détient la majorité des
actions (80 %) et la SIBEKA, fi liale de la Générale de Belgique (20 %). Mais, selon diverses sources, la SIBEKA serait achetée par Mwana Africa, qui serait dorénavant patron de la SIBEKA. Elle exploite le diamant en carrière sur le lit de la rivière Lubilanji et Kanshi avec des dragues, aussi à ciel fermé pour atteindre la couche de Kimberlite sur l’un des fameux douze massifs. A titre de rappel, les produits miniers fournissaient à la RDCongo les deux tiers de ses revenus d’exportation. Il s’agit principalement du cuivre,
du cobalt, du diamant et du zinc. De 1988 à 1993, la production de cuivre est passée de 465.000 tonnes à 48.400, celle du zinc, de 47.300 à 4.200, et de cobalt, de 10.000 à 2.40014. Seul le diamant faisait exception avec une production fl uctuant entre 13 millions et 18 millions de carats selon les
années durant cette période Il est vrai qu’au-delà de chiffres très approximatifs, le caractère artisanal
de la production du diamant et ses facilités de commercialisation laissent beaucoup plus de souplesse à ce secteur.
En 1993, la RDC, jadis République du Zaïre a perdu sa position de premier producteur de cobalt mais conservait encore le deuxième rang dans le domaine du diamant industriel. En dehors du gisement de Miba,
la production a été privatisée en 1983. Des licences ont été accordées à des cartels, dont le principal, Sediza, appartient à la De Beers. Toutefois, une grande partie était exploitée en dehors de tout contrôle. On estime généralement que la quantité écoulée en contrebande égale celle de la production offi cielle malgré les mesures prises en son temps pour lutter contre les exportations illégales

 De la chute de Mobutu : Mai 1997 en Octobre 2007)

Dans un passé récent, la Miba a signé des contrats de partenariat avec beaucoup d’entreprises notamment DE BEERS, B.H.P. BILLITON, qui présentement, sont dans la phase de prospection. A part la Miba, une deuxième société d’exploitation industrielle de diamant mérite d’être signalée. Il s’agit de la Minière de Senga-Senga- Kamisangi (Sengamines). A l’origine cette société avait été créée dans le cadre de l’effort de guerre. La Sengamines fut créée le 29 août 2000, entre la RDC et ses partenaires Zimbabweens, venus secourir les Forces Armées de la RDC, en guerre contre ses voisins Ougandais et Rwandais.
Dans le cadre de l’effort de guerre, l’allié de la RDC, le Zimbabwe a une seule alternative : disposer des capitaux frais pour assister un partenaire en proie à la guerre d’occupation. La nouvelle fi rme va obtenir une partie des concessions de la Miba, dont le littoral de la rivière Senga-Senga à Bena Mulumba, pour l’exploitation alluvionnaire et toute la vallée kimberletique de Tshibwe dans le territoire de Miabi17. Ces deux gisements étaient estimés à une valeur de 1.63 milliards de dollars américains. La Sengamines a été mise en place par une convention minière du 29 août 2000. Dans son article 5, alinéa 2 des statuts notariés le 07 décembre 2000, les actionnaires sont : Olseg Zimbabwe 49 %, Comex 50 % et l’Etat congolais 0,6 % et autres 0,4 %. Son siège social est à Boya, Localité située à 50 Kms de Mbuji Mayi. En mars 2005, la Sengamines a mis la clé sous le paillasson. Offi ciellement, c’est pour raison de rupture de stock de carburant18 que la Sengamines a mis fi n à ses activités, mais les raisons réelles sont à chercher dans l’art de
la gestion orthodoxe d’une entreprise de ce genre. A titre indicatif, dans le secteur industriel, la production de la Miba a crû en 2003 pour atteindre 6,8 millions de carats évalués à 102 millions de dollars américains. Cette production représente une augmentation de 27 % de volume et de 42 % de la valeur par rapport à l’année 200219. De manière plus explicite, entre les années 1983 et 2002, pendant plus au moins 20 ans, sur 368.464.663 carats de diamant vendus pour une valeur moyenne de 5.506.128 de dollars américains, l’artisanat minier et la petite mine ont produit 242.961.728 carats pour une valeur de 4.116419.880
dollars américains, soit 66 % en carat et 75 % en valeur, contre 34 % et 25 % en valeur pour l’exploitation industrielle20. La Sengamines, quant à elle, ayant exporté pour 5 millions des dollars jusqu’à la fi n de l’année 2002, a vu sa production croître en 2003, avec une exportation de plus de 16 millions de dollars.
De tout ce qui précède, il y a lieu de constater que la production de diamant dans Mbuji Mayi est une réalité indéniable, quand bien même les statistiques sont à prendre avec toutes les réserves d’usage dans la
mesure où la sous-estimation et la contrebande sont monnaie courante dans ce secteur. Dès lors, une question mérite d’être soulevée : où va le peu d’argent que le diamant génère ? En observant de près la ville de Mbuji Mayi, on est tout de suite frappé  l’intensité des mouvements sur les sites diamantifères, autour des
comptoirs et de multiples marchés de diamants. On est également attiré par les différents chantiers des constructions : les bâtiments privés y poussent comme des champignons. Même impression en y voyant les
véhicules luxueux qui y circulent.
A ces signes qui peuvent être qualifi és de positifs parce qu’ils montrent que l’argent circule réellement dans la ville diamantifère s’ajoutent d’autres réalités plus attristantes. Il s’agit de la pauvreté extrême de la population dans sa majorité, la famine au sein de cette même population,21 le manque d’eau et d’électricité dans une grande partie de la ville, les pratiques et comportements ostentatoires, etc. Ainsi, la richesse de Mbuji Mayi n’est qu’un mirage. Les causes à l’origine de cet état de choses peuvent se résumer comme suit : la pratique d’une économie de prédation héritée de la colonisation belge et qui poursuit son
bonhomme de chemin avec les acteurs en présence (sociétés minières, comptoirs agréés, négociants, autorités politiques) ; absence d’une politique globale de développement du pays et de la Province en particulier qui prenne en compte le diamant comme ressource à capitaliser ; manque d’encadrement effi cace des mineurs artisanaux ; absence d’un cadre normatif incitateur qui puisse motiver et promouvoir une classe moyenne ; insuffi sance des capacités et compétences en matière de management des affaires dans le chef de diamantaires ; méfi ance et confl its entre diamantaires (possédant d’énormes avoirs) peu instruits en majorité et les détenant du savoir. En défi nitive, dans l’espace diamantifère du Kasaï, on trouve six groupes qui ont les mêmes intérêts (gain d’argent) mais, affi chent une attitude concurrentielle. Au niveau de l’élaboration des stratégies, la divergence demeure. Les trois derniers acteurs qui évoluent dans le secteur ont pour responsabilité le développement des communautés. Mais hélas, la réalité en est tout autre sur le terrain.
Dans tous les cas, on assiste à une hausse énorme et incontrôlée de la production kasaïenne de diamant, jusqu’à l’épuisement des zones les plus riches (le diamant est une ressource non renouvelable), l’exemple du
Brésil en dit long. Les « diamineurs » qui vivent misérablement dans ces coins du pays sont satisfaits de teneurs très faibles et d’un profi t infi me… toujours dans l’espoir et dans la recherche de la découverte d’une belle pierre qui les enrichira (très provisoirement du reste).
...
Fonte: www.sarwatch.org

L’industrie du diamant en République Démocratique du Congo : pour quel développement

Partie 1
Chercheur d'or artisanal ( Lukula, RDCongo)
Introduction
Grand pays au centre du continent africain, la République Démocratique du Congo (RDC) est richement dotée en ressources minières. Et pourtant, elle compte parmi les pays les moins avancés de la planète.
La désagrégation de ses structures économiques formelles au détriment de l’informelle, la mauvaise gouvernance et l’attitude d’indifférence qu’affi che la classe dirigeante éloigne de plus en plus le pays des voies reconnues du développement, rendant précaires les conditions de vie des populations. Au-delà de son aspect moral, la réduction de la pauvreté est désormais reconnue comme indispensable à la paix et à la sécurité sociales. La démarche actuelle consistant à envisager la perspective d’une stratégie axée sur une croissance durable et stable par la bonne gouvernance de nos ressources naturelles, s’impose comme étant une nécessité inéluctable. Avec une population estimée à environ 60 millions d’habitants, la RDC
constitue un vaste chantier dans lequel l’Etat reste l’entité ultime, capable de donner une impulsion vive pour une reconstruction véritable du pays. Dans la droite ligne du « mieux être » en RDC, pays où sont concentrées de fabuleuses ressources naturelles, nous l’avons souligné plus haut, qui par ailleurs ne profi tent nullement aux populations autochtones et au pays d’une manière générale, le développement devrait s’appuyer également sur les richesses minières malgré la crise fi nancière qui trouble le monde.
Dans le cas notre étude, le secteur minier, en particulier le secteur du diamant, devrait jouer un rôle moteur dans la quête de l’épanouissement intégral du congolais, d’autant plus que l’industrie du diamant est l’un des
principaux pourvoyeurs en devises étrangères au pays. Comme on le sait, il existe de nombreuses études traitant du secteur minier dans son ensemble, menées notamment par la Banque Mondiale (BM) et par d’autres structures de la société civile. Aussi, le présent travail s’appesantit-il spécialement sur l’industrie du diamant et ses répercussions socio-économiques en RDC.
En effet, il s’agit dans cette étude, de présenter une analyse des problèmes affectant, dans un sens comme dans l’autre, le secteur diamantaire et de justifi er à cet effet les recommandations dans leur globalité, étant entendu que ce secteur se caractérise par des problématiques spécifi ques telles que : la question de la commercialisation, la non participation au budget de l’Etat depuis plus d’une décennie, la contrebande, la sous-location au niveau des comptoirs, la sous-évaluation, l’application timide des principes du Processus de Kimberley (PK) ou encore l’utilisation du trafi c des diamants à des fi ns criminelles.
En outre, il faut signaler que l’exploitation de diamant par rapport à celle d’autres ressources naturelles n’est pas entreprise à grande échelle.
La plus grande exploitation demeure jusqu’à ce jour artisanale, libéralisée au début des années 1980. Ainsi donc, le diamant devrait, en tant que produit exploitable et exportable, contribuer au développement du pays, à la seule condition que sa gestion puisse être transparente. Dans la perspective de réponses à certaines questions que nous pouvons nous poser dans la présente étude et par rapport à notre démarche,
l’analyse des faits nous suggère la méthode historique car, le présent ne se comprend véritablement qu’à la lumière du passé où il plonge ses racines.
Aussi, notre approche dans cette même logique s’inscrit dans l’appréhension comparative qui par ailleurs trouve l’explication à travers les données statistiques, éléments indicateurs dans toute analyse rationnelle.
De même, nous jugeons opportun l’utilisation des techniques documentaires, l’entretien sous forme de focus groupe, l’interview et l’observation directe, afi n d’asseoir notre analyse sur une charpente
solide. Il sied de souligner que nous avons connu quelques heurts lors de la récolte des données statistiques. En effet, certaines sources des données nous ont imposé une procédure administrative ennuyeuse et inutilement longue, tant il est vrai que tout semble être « tabou » dans le secteur de diamant.
Il faut par ailleurs indiquer que, certains responsables des sociétés qui oeuvrent dans ce secteur ainsi que les opérateurs politiques à Mbuji Mayi ont affi ché une méfi ance à notre égard. Il a fallu faire plusieurs tours
auprès de certains services étatiques qui nous ont fi nalement reçus pour obtenir les informations nécessaires.S’agissant des creuseurs, trafi quants et négociants, tous ne se sont pas prêtés spontanément à nos questions. Les uns ont refusé sous prétexte de ne pas disposer de temps, les autres n’ont pas trouvé l’intérêt immédiat, d’autres encore exigeaient un petit geste matériel pour se prêter à l’exercice
« questions – réponses ». Il n’était pas non plus facile de faire un rapprochement entre le phénomène et/ou mythe « suicidaires2». Le problème d’interprétation d’une manière correcte des informations entre enquêteurs et enquêtés a suscité parfois des malentendus, d’où l’obligation de revenir plusieurs fois
sur le même questionnement, afi n de dégager la substance nécessaire à l’analyse.
Ainsi, pour mieux cerner la problématique sur l’industrie du diamant et surtout établir les liens entre l’exploitation du diamant, la bonne gouvernance et le développement durable en RDC, l’étude comprend dix
chapitres, hormis l’introduction et les recommandations. Il s’agit des points ci-après : cartographie des ressources minières, cadre juridique, géopolitique autour du diamant, production et commercialisation,
responsabilités sociales des entreprises minières, impact de l’exploitation du diamant sur l’environnement, l’exploitation du diamant, droits de l’homme et les problèmes liés au genre, l’exploitation du diamant et la propagation du VIH/Sida, couverture médiatique sur l’exploitation du diamant, rôle des institutions fi nancières internationales dans l’exploitation des minerais en RDC.

Cartographie des ressources minieres : le diamant
Il existe en RDC deux grandes zones très connues où le diamant est exploité d’une manière industrielle, semi industrielle et artisanale. Il s’agit de la Province du Kasaï Oriental et celle du Kasaï Occidental. Un vaste champ diamantifère, d’une superfi cie deux fois plus grande que la Belgique, s’étend entre les parallèles Sud 8°30’ et 5°, et les méridiens 20°30’. Il se trouve ainsi être à cheval sur la frontière de la RDC et l’Angola4.
On trouve dans la Province du Kasaï Oriental, la roche kimberlite où l’exploitation industrielle est effectuée essentiellement par la Société Minière de Bakwanga (MIBA) tandis qu’au Kasaï Occidental, le diamant se
trouve exclusivement dans les lits de rivières et/ou dans les terrasses. Jadis l’exploitation dans le Kasaï Occidental était essentiellement artisanale. Depuis novembre 2005, avec la présence de l’AMB Mining Investments, l’’exploitation est aussi industrielle. La plupart des livres de géographie et autres, vantent la richesse fabuleuse que regorge la RDC. La carte géologique de la RDC, renseigne que le diamant se trouve également dans les autres Provinces du pays. Outre le diamant qui est intensivement exploité dans les deux Kasaï, d’autres substances minérales exploitables existent :
• D’importants gîtes des roches carbonatées s’étendant en diagonale de
Dimbelenge à Ngandajika ;
• D’importants gîtes de Nickel, Chrome et Cobalt de Lutshatsha et Nkongo s’étendant entre Kazumba et Tshintshianku ;
• D’importants gisements primaires du diamant de Tshibwe et ses satellites de Mukongo Nsenga-Nsenga-Kamisangi ;
• Les alluvionnes détritiques d’Or des rivières Lontshime et Tshumbe ;
• Les gîtes d’Or de Luiza, des environs de Mwene-Ditu et Luputa ainsi que le Fer du craton de Kanda-Kanda ;
• Les gîtes de Cuivre, du Plomb, de Zinc et d’Argent aux confl uents Lukula- Lubi-Tshiniama ;
• Les indices de cuivre le long de la rivière Kakangayi ;
• Le gîte de Manganèse à Luputa ;
• Le gisement de Diamant et le gîte de gypse, Malachite et Sel à Kabeya – Kamwanga et Miabi (Mulundu 2003) ;
• Le gisement de diamant de Lodja, Lubefu et Tshofa ;
• L’eau minérale du lac Munkamba ;
• Le Pétrole de Bene-Dibele et Kole (CODEKOR, 1990).5
De toutes ces substances minérales énumérées ci-haut, il y a lieu de préciser que seul le diamant est exploité de manière industrielle, semi industrielle et artisanale. Les autres substances sont soit non exploitées,
soit exploitées de manière artisanale. Les autres minerais non exploités, les sont suite à certaines limitations dues notamment, à l’insuffi sance de recherche pour une meilleure connaissance des ressources et au manque ou encore à l’insuffi sance de l’énergie, des infrastructures de communication, des diffi cultés
logistiques et de la limitation des ressources fi nancières pour soutenir les investissements. Au cours de nos enquêtes, il nous a été rapporté que De Beers, actuellement en phase de prospection, aurait découvert des pipes kimberlitiques à Kabimba, village situé à 30 Km de la ville de Mbujimayi sur la route de Mwene-Ditu ainsi que des gisements de diamant exploitables à Kabinda. En dehors des Provinces précitées, hormis les Provinces du Nord et celle du Sud Kivu, les diamants sont éparpillés dans tout le pays où ils sont exploités artisanalement dans les lits de cours d’eau et dans les terrasses. Il faut noter également que dans la Province du Katanga, le diamant a été exploité par la Société De Beers jusqu’en 1982, date à laquelle la mission fut suspendue pour des raisons politiques (aucun résultat n’a été mis à la disposition de services des mines).
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Fonte: www.sarwatch.org

mercredi 5 novembre 2014

Rare Mineral Discovered in Ancient Meteorite Impact Crater


A rare mineral known from just three massive meteorite impacts has now turned up in a Wisconsin crater.

Researchers discovered the mineral, called reidite, at the Rock Elm impact structure in western Wisconsin. Reidite is a dense form of zircon, one of the hardiest minerals on Earth.
This is the oldest reidite ever found,, said Aaron Cavosie, a geochemist at the University of Puerto Rico in Mayagüez. The Rock Elm meteorite crater is 450 million to 470 million years old, he said.

Scientists first discovered the unusual high-pressure zircon in a laboratory in the 1960s. Reidite was finally identified in nature starting in 2001, at three impact sites: the Chesapeake Bay Crater in Virginia, Ries Crater in Germany and Xiuyan Crater in China.
The reidite was an utterly unexpected find for Cavosie, who was collecting zircons to establish a more precise impact age for the Rock Elm crater. "No one in their right mind would have looked for reidite in sandstone," he told Live Science. The Rock Elm crater was gouged out of carbonate rocks and sandstone that contains tiny fragments of quartz and zircon. The earlier reidite discoveries were all in impact melt breccias — a mix of rock that melted and cooled into glass during the impact and unmelted rock fragments. [Crash! The 10 Biggest Impact Craters on Earth]
"I work with the oldest zircons on Earth, and reidite is so much rarer than 4.4-billion-year-old zircons," said Cavosie, who presented the results of the research Oct. 22 at the Geological Society of America's annual meeting in Vancouver, British Columbia.
reidite
The rare mineral reidite was discovered in Wisconsin's Rock Elm Crater.
Credit: Aaron Cavosie
Zircon morphs into reidite when shock waves from meteorite impacts hike up pressures and temperatures to extreme levels, equal to those deep inside the Earth where diamonds form. The pressure makes minerals tightly repack their molecules into denser crystal structures. Reidite has the same composition as regular zircon but is about 10 percent denser.
The specks of reidite Cavosie spotted are smaller than the diameter of a human hair and are scattered within "shocked" zircons that were fractured during the Rock Elm impact. But each mineral reflects light differently, which caught Cavosie's eye as he examined slices of rock under a powerful microscope. Working with colleagues in Australia, Cavosie confirmed the presence of reidite by zapping the tiny zircons with electrons. Every mineral scatters electrons in a unique way, and the tests confirmed the presence of reidite, Cavosie announced in Vancouver.
"This is a cool find in the realm of high-pressure metamorphism," Cavosie said.
It takes incredible pressure to transform zircon into reidite, so the mineral's presence means the Rock Elm crater underwent much higher shock pressures than originally thought, Cavosie said. The transition to reidite takes place anywhere between 30 and 80 gigapascals. Earlier pressure estimates from the crater's shocked quartz topped out at 10 gigapascals, according to previous studies.
Any impact crater carved from sandstone will also have zircon, and Cavosie now thinks reidite is likely more common than scientists previously thought. "It's now time to look for it where we never would have anticipated finding it," he said.

 Fonte: http://www.livescience.com/48584-reidite-discovered-rock-elm-wisconsin.html